L’autorité de régulation des communications électroniques des postes et de la distribution de la presse (ARCEP) vient de publier son rapport 2022 sur l’état d’Internet en France.
Nous vous proposons une plongée dans cette radiographie des réseaux et de leurs utilisations par les clients des différents fournisseurs d’accès internet (FAI) dont Bouygues Télécom fait partie.
Pour cela, nous allons aborder dans un premier temps la qualité du réseau internet puis dans un second temps l’interconnexion et les services en ligne les plus consommés en ligne le tout en gardant à l’esprit que comme l’ensemble des secteurs de l’économie, le numérique grand consommateur de ressources doit s’adapter et devenir un numérique supportable, voire durable.
Etat du réseau et de la connexion internet en France
Pour mesurer la qualité du réseau en France, l’Arcep a mis au point une API intégrable aux box internet.
Un nouvel outil, pour mesurer la qualité de votre connexion, lancé en juillet 2022
Afin d’avoir une vision complète de la qualité du réseau internet via les box des FAI en France, L’ARCEP va lancer dans les prochains jours la phase finale de son projet de solution informatique permettant d’effectuer des mesures.
Pour qu’un tel projet voit le jour, l’autorité de régulation travaille depuis plusieurs années (2018) avec différents acteurs du monde du numérique pour la publication d’un code de bonne conduite garantissant la transparence dans l’accès aux données mais aussi dans la publication des résultats des tests. Ainsi chacun y aura accès de façon claire et compréhensible. Ce code qui a été publié en 2020 permet donc l’implantation dans les box internet du programme de mesure.
Il sera intéressant de pouvoir analyser les premières données de cette « carte d’identité de la mesure » dans les prochains rapports de l’autorité.
Vers une nette progression de la qualité de l’Internet mobile
Bonne nouvelle pour l’ensemble des usagers qui se servent de leurs mobiles pour surfer sur le web : la qualité des services de l’Internet mobile s’est améliorée pour l’ensemble des zones du territoire et parfois même avec une évolution de service spectaculaire.
Comme par exemple en zone rurale ou le débit moyen a été multiplié par 8 en 5 ans là ou il a triplé sur la même période pour les zones urbaines denses et a quadruplé dans les zones périphériques et intermédiaires.
Cette amélioration du réseau est encore plus sensible pour les utilisateurs d’un téléphone 5G : on remarque une augmentation du débit moyen de plus de 50 Mbit/s dans les zones denses par exemple.
Tous secteurs et technologies confondues (4G ou 5G) l’ Arcep estime que le débit moyen en France métropolitaine est de 71 Mbit/s contre 49 Mbit/s l’année dernière, une progression soutenue après une baisse de régime constatée en 2020, en partie du fait du contexte sanitaire.
Enfin comme le rappelle Frédéric Lasoroski Responsable Performance réseau de Bouygues Telecom : « un débit élevé ne suffit pas pour délivrer un service optimal. Le réseau doit être fiable, optimisé et dimensionné de bout en bout : radio, transport, cœur de réseau, interconnexion avec les acteurs d’Internet. L’émergence de la 5G et de services et usages innovants, notamment industriels, introduiront des critères additionnels de différenciation entre les réseaux, par exemple la latence, et constituent de nouveaux défis pour les opérateurs. »
Après avoir parlé de la qualité du réseau passons maintenant à l’interconnexion des données.
Interconnexion, acheminement des flux vidéo et IPV6 sont les grands enjeux du réseau pour les années à venir
Près de la moitié du flux du réseau concerne l’interconnexion.
L’interconnexion est un défi du quotidien pour les FAI
L’ARCEP définit l’interconnexion comme : » la relation technico-économique qui est établie entre les différents acteurs pour se connecter et échanger du trafic. Elle garantit le maillage global du réseau et permet aux utilisateurs de communiquer entre eux« . Concrètement, elle permet à l’ensemble des clients et ceux quel que soit leur fournisseur d’accès d’échanger entre eux.
Depuis plusieurs semestres, la quantité de données échangée ne cesse de croître comme nous pouvons le voir avec le graphique ci-dessous. Par exemple depuis la crise sanitaire, celui-ci a augmenté d’environ 50 % et atteint plus de 35Tbit/S soit quasiment la moitié du volume global des échanges sur le réseau dans l’hexagone.
Les flux vidéo sont les premier consommateurs de l’internet français
Plus de 51 % du trafic des clients des fournisseurs d’accès est généré par 5 sites. Avec au premier rang Netflix qui représente 20 % du trafic, suivi de Google (via Youtube), Akamai (site de mémoire cache), Facebook puis Amazon.
La part du streaming audio et vidéo devrait continuer à augmenter dans les prochaines années. Ce mode de consommation de divertissement, propulsé par la crise sanitaire, est pleinement ancré dans les habitudes de consommation des ménages. La tendance est même désormais aux multi abonnements, c’est-à-dire avoir accès au contenu de plusieurs diffuseurs. Ce divertissement maison impacte aussi la relation entre les usagers et leurs fournisseurs d’accès : à l’instar de Bouygues Télécom qui propose avec ses offres soit une télévision soit un vidéo-projecteur de qualité pour profiter confortablement de vos films et séries. Et peut donner envie aux fournisseurs d’accès de faire payer une redevance spéciale pour ces sites comme évoqué il y a quelques semaines dans cet article.
La transition vers l’IPV6 doit continuer à s’accélérer
Le protocole IP permet d’identifier chaque terminal se connectant sur le réseau. Celui-ci est unique. Après plus de 30 ans de bons et loyaux services, le protocole IPV4 arrive à son terme : en effet, il n’est plus en mesure de générer de nouvelles adresses.
Pour pallier ce manque, le protocole IPV6 a donc été déployé, mais attention les deux protocoles ne sont pas compatibles comme le rappelle l’ ARCEP : un équipement ne disposant que d’adresses IPv4 ne peut pas dialoguer avec un équipement ne disposant que d’adresses IPv6. La transition ne se fait pas en remplaçant le protocole IPv4 par IPv6, mais en rajoutant IPv6 en plus d’IPv4.
Cette transition est donc fondamentale est la France accélère la mise en place du protocole avec près de la moitié des terminaux en mode V6.
Cette norme s’applique aussi aux smartphones qui comme tous les terminaux doivent avoir leur adresse unique. C’est le cas chez Bouygues Telecom qui offre entre 87 % et 99 % de clients activés en Ipv6 contre 35 à 66 % pour orange par exemple et moins de 1 % chez Free.
Que retenir du rapport de l’ ARCEP ?
Le rapport de l’ARCEP est toujours un bon indicateur des tendances et usages des utilisateurs de l’Internet français. Cette année, nous pouvons remarquer la volonté de l’autorité de se doter d’outils efficients qui sous la forme d’une API vont être intégrés dans les box des fournisseurs d’accès afin de pouvoir mesurer précisément l’état du réseau.
La consommation sur mobile ne cesse de se développer et pour y faire face, les principaux opérateurs comme Bouygues Telecom ont mis les moyens pour upgrader le débit sur mobile et ce quel que soit l’endroit où l’on se trouve sur le territoire. (rural, périphérique, urbain,…)
Un des enjeux soulevés par la multiplication des terminaux concerne le protocole IPV4, celui-ci à bout de course doit être remplacé par la nouvelle norme IPV6 ce qui représente un chantier conséquent pour l’ensemble des acteurs du web. Mais ce défi est sur la bonne voie avec un déploiement continu de cette solution qui place la France dans le top 4 des utilisateurs en Europe.
Enfin, comme le soulignent les équipes de Bouygues dans le rapport, la course au meilleur débit n’est pas une finalité et leur réflexion et actions se portent aussi sur comment produire un numérique soutenable et plus durable afin de limiter notre empreinte écologique et de réussir à concilier connectivité et écologie.